Audit de cybersécurité : premières étapes
Lysandre Beauchêne
Un audit de cybersécurité bien conduit fournit à la direction une photographie claire de l’exposition aux risques et des actions prioritaires à engager. Cet article décrit, étape par étape, les premières actions concrètes à mener, les livrables attendus et les difficultés courantes rencontrées lors d’un audit initial.
Préparation et cadrage
La réussite d’un audit repose largement sur un cadrage précis. Avant toute collecte, définissez :
- le périmètre (services, sites, applicatifs)
- les objectifs (conformité, résilience, protection des données)
- les contraintes (temps, accès, sensibilités) Identifiez les responsables métiers et techniques qui devront accompagner l’équipe d’audit. Un remue-méninges avec les parties prenantes permet souvent d’identifier des actifs critiques oubliés.
Livrables attendus :
- une note de cadrage
- une liste d’actifs prioritaires
- un plan d’accès et d’entretiens
Cartographie des actifs
La cartographie consiste à recenser les équipements, applications, comptes, services cloud et flux de données. Utilisez les sources existantes (CMDB, inventaires, consoles cloud, annuaires) et complétez par des scanners passifs/actifs si autorisé. L’objectif n’est pas d’obtenir une cartographie parfaite, mais une vue suffisamment précise pour identifier les vecteurs d’attaque les plus probables.
Points pratiques :
- distinguez les actifs exposés internet
- les périmètres internes sensibles (serveurs financiers, bases de données personnelles)
- les comptes à privilèges
Identification des vulnérabilités et contrôles existants
Collectez les résultats des outils d’analyse (vulnérabilités, scans de ports), les politiques en place (backup, gestion des correctifs, MFA) et les preuves d’opérations (logs, rapports de SOC). Interrogez les équipes sur les procédures :
- processus de déploiement
- gestion des comptes
- revue des accès Cette phase mixe collecte technique et entretiens qualitatifs pour comprendre les écarts entre politique et pratique.
Évaluation du risque et priorisation
Croisez la probabilité d’occurrence et l’impact potentiel. Plusieurs méthodes existent (EBIOS, ISO 27005, méthode maison) — adaptez l’approche à la maturité de l’organisation. Priorisez les mesures qui réduisent les risques critiques et nécessitent peu de ressources (faible coût / fort effet), par exemple :
- activer MFA
- corriger une vulnérabilité critique
- segmenter un réseau de production
Livrable :
- une matrice risques/impact
- un plan d’action priorisé (quick wins + moyen terme)
Tests et validation
Réalisez des tests ciblés :
- revue de configuration
- recherche d’expositions publiques
- tests d’intrusion limités si le périmètre le permet Validez les hypothèses par des preuves :
- captures
- logs
- exemples de configuration vulnérable Prenez soin d’encadrer légalement et opérationnellement tout test intrusif.
Rapport et recommandations actionnables
Le rapport doit être structuré :
- résumé exécutif
- méthode
- constat